Paris, 1885 – Herblay, Val-d'Oise, 1963
André Roulot, dit Lorulot, naît à Paris le 23 octobre 1885, d’un père lithographe et d’une mère modiste. En 1900, il est commis dans une imprimerie. Le 1er juin 1905, il est emprisonné huit jours pour avoir sifflé le roi d’Espagne.
Il rencontre Joseph Albert, dit Libertad : ils fondent le journal et la communauté de L’Anarchie en avril 1905 et Roulot adopte le pseudonyme d’André Lorulot.
En 1906, il fonde avec Ernest Girault une colonie anarchiste communiste à Saint-Germain-en-Laye.
En 1907, il est arrêté à Denain (Nord) et fait un an de prison pour « provocation au meurtre ». Sa brochure L’Idole patrie et ses conséquences lui en vaut quinze autres.
A la mort de Libertad, Lorulot prend en 1909 la direction de L’Anarchie et poursuit ses conférences. Il méprise les syndicats, attaque l’école laïque, nie la société de classes. En juillet 1911, il quitte L’Anarchie pour fonder L’Idée libre.
En décembre éclate l’affaire Bonnot, dans laquelle L’Anarchie est impliquée. Lorulot n’est pas condamné alors que dès 1906, il exaltait les actes illégaux.
Lorulot, libre penseur, délaisse les milieux anarchistes. Depuis 1912, il vit avec Jeanne Bélardi, ancienne maîtresse de Carouy, de la bande à Bonnot. En 1915, il est inculpé pour fausse monnaie, injures envers l’armée et propagation de fausses nouvelles, et interdit de séjour à Paris pendant quatre ans. Il se réfugie à Lyon puis Saint-Étienne et publie Méditations et souvenirs d’un prisonnier. Il reprend en 1917 l’Idée libre.
Lorulot est à part parmi les anarchistes : comme les révolutionnaires russes, il défend l’idée de dictature. Il reprend en 1921 la publication de l’Antireligieux, devenu en 1928 La Libre pensée. En 1921, il est délégué à la propagande antireligieuse : c’est un orateur très prisé en France, Afrique du Nord, Belgique et Suisse. Il fonde, en 1930, le mensuel satirique La Calotte et publie en 1934 La Vie comique de Jésus. Il collabore dans les années 30 à l’Encyclopédie anarchiste de Sébastien Faure.
Sous l’Occupation, Lorulot n’est pas inquiété bien qu’en 1939, La Calotte devenue La Vague, soit sous–titrée : « Contre le nazisme, contre l’antisémitisme et contre toutes les tyrannies ».
En 1955, Lorulot donne des conférences sous l’égide du Monde libertaire.
Il devient en 1958 président de la Fédération nationale des Libres penseurs de France. Il meurt le 11 mars 1963. Ses obsèques au Père Lachaise rassemblent de très nombreux militants.
(Source : Le Maitron. Dictionnaire biographique. Mouvement ouvrier, mouvement social, [En ligne], URL : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?page=article_long&id_article=24773, consulté en décembre 2013.)