Acorn Community

Acorn est tombé du chêne.
La commune égalitaire historique de Twin Oaks (le chêne double) a supporté en 1993 la création de sa voisine au centre de la Virginie. Acorn (le gland) est
devenue autonome en se consacrant à la préservation de la diversité agrobiologique.

L'ancienne maison de ferme de la communauté d'Acorn · photographie Andros, 2010 · courtesy Acorn Community

La communauté d'Acorn est née au printemps 1993 à l'initiative de Twin Oaks. Acorn, qui signifie le fruit du chêne se situe à une dizaine de kilomètres de la communauté des Deux- Chênes créée en 1967 au centre de l'État de Virginie. La dissémination d'un modèle social égalitaire, non-violent et écologique fait partie du projet original de Twin Oaks qui est aussi à l'origine de la communauté d'East Wind dans le Missouri. Acorn comprend une vingtaine d'adultes de 20 à 60 ans (le premier enfant de la communauté est né en décembre 2011). La communauté occupe une ferme de 29 hectares au bord de la rivière South Anna qui la relie à Twin Oaks. La maison et la grange du début du XXe siècle ont été réaménagées pour l'habitation des membres. Un centre communautaire, Heartwood, a été édifié en bois par les Acorners. Il contient une cuisine, une salle à manger et une douzaine de chambres. Acorn cultive pour sa consommation un jardin organique de trois hectares et un verger. Pendant plusieurs années, la communauté a vécu de l'industrie de Twin Oaks, la fabrication de hamacs et la production de tofu, une pâte de soja. Depuis 1999, la communauté se consacre à la préservation de variétés rares de légumes et à la production et la distribution de semences traditionnelles ; en 2010, elle propose 500 variétés de légumes de plantes aromatiques et de fleurs et fait partie des quinze sociétés les plus importantes des États-Unis dans cette activité.

Les buts et l'organisation d'Acorn dérivent de ceux de Twin Oaks, même si sa gouvernance est plus informelle. Acorn est autosuffisante, non violente, écologique et égalitaire. La propriété, les services domestiques, la vie sociale et l'organisation du travail sont collectifs. L'admission au sein de la communauté, gratuite, est précédée par un séjour probatoire des deux semaines ; la candidature est approuvée ou rejetée par consensus des membres. Les candidats acceptés ont un statut de membre provisoire pendant une durée d'un an. Les Acorners se réunissent deux fois par semaine pendant une heure et demie. Les assemblées sont ouvertes aux visiteurs. La première réunion a pour objet de discuter les propositions et d'organiser le travail et la vie communautaire. Les décisions se font par consensus ; les membres titulaires bénéficient d'une possibilité de veto. Il n'y a pas de planners et de managers comme à Twin Oaks. La deuxième réunion hebdomadaire est « interpersonnelle ». Comme les séances de critique mutuelle d'Oneida, ces réunions sont destinées à apaiser les relations entre les membres. Chacun peut y exposer les éventuelles difficultés rencontrées avec un autre membre. Les Acorners travaillent dans l'activité de leur choix 42 heures par semaine. Ils ont adopté le système des crédits de travail inspiré par le psychologue Skinner aux Twin Oakers qui en ont abandonné la variabilité selon l'attrait de la tâche. Tout travail – domestique ou productif, manuel ou intellectuel – peut être crédité de façon identique. Ils ne reçoivent pas de salaire mais sont nourris, logés et entretenus par la communauté qui prend en charge leurs frais de santé (sauf ceux des membres provisoires). Les services domestiques sont partagés : ils font table commune, possède une flottille de voitures et de bicyclettes et comme à Twin Oaks une « bibliothèque » de vêtements. Les membres bénéficient de quatre semaines de vacances par an.

Comme Twin Oaks, Acorn se dispense de télévision mais a accès à Internet. La plupart des loisirs des Acorners ont lieu dans la communauté. Les baignades dans la rivière South Anna sont quotidiennes à la belle saison. Ils entretiennent des relations étroites avec leurs voisins Twin Oakers et jouissent aussi des plaisirs de la ville à Charlottesville et Richmond, distantes d'une cinquante de kilomètres.

Témoignages

Sources et références

Sutton (Robert P.), Communal Utopias and the American Experience. Secular Communities, 1824 - 2000, 2004, p. 141-144.

Site Internet de Acorn Community, [En ligne], URL : http://www.acorncommunity.org, consulté en décembre 2011.