Ruskin Commonwealth

Waycross, tout le monde descend !
La nouvelle colonie de Ruskin est une histoire de chemin de fer. 1 000 kilomètres de Nashville à Waycross. En descendant du train, les coopérateurs s'installent le long de l'Atlantic Coast Line.

Ruskinites arrivant à Waycross le 16 septembre 1901 · photographie anonyme, 1901 · Georgia Archives, Vanishing Georgia Collection

Au moment de la dissolution de la communauté de Ruskin au Tennessee en 1899, environ 250 colons sont prêts à poursuivre l'aventure ailleurs. Ils rachètent l'imprimerie de la colonie, décidés à faire revivre Ruskin avec la publication de son journal Coming Nation. Ils prennent contact avec une communauté de fermiers d'Ohio et d'Indiana installée il y a peu à Waycross, nœud ferroviaire de la Géorgie du Sud. L'American Settlers Association ou Duke Colony, qui exploite en coopérative 300 hectares de terres, est grevée de dettes et a besoin de renforts. En septembre 1901, les Ruskinites prennent le train avec leurs biens pour parcourir les 1 000 kilomètres qui séparent Nashville de Waycross. En chemin, déjà, le pays les déçoit : le paysage est plat et monotone. Le domaine de la colonie Duke est un cauchemar pour certains d'entre eux qui se sentent encerclés « par les marais, les grenouilles, les Noirs, les moustiques et les alligators » (Sutton 2004, p. 97).

En Géorgie comme au Tennessee, la ségrégation raciale reste une question non résolue par les égalitaristes de Ruskin. Les deux communautés fusionnent (avec les dettes) sous le nom de Ruskin Commonwealth. Ils adoptent une nouvelle charte comparable à celle de la colonie du Tennessee, avec la même nécessité pour les membres d'être actionnaires. Les Ruskinites construisent un nouveau village le long de la voie ferrée Atlantic Coast Line. Les maisons sont en bois. On trouve quelques bâtiments communautaires comme le réfectoire et l'hôtel. Les coopérateurs mettent en marche une nouvelle scierie et se lancent dans la production et la commercialisation de térébenthine. Ils poursuivent l'édition de Coming Nation mais le nombre d'abonnements chute bientôt à moins de 10 000. Il ne reste que 140 personnes à Ruskin Commonwealth au début de 1902. En septembre, les créditeurs de la colonie saisissent leurs biens et les vendent aux enchères.

Témoignages

Sources et références

Oved (Yaacov), Two Hundred Years in American Communes, 1993, p. 247-255.

Brundage (W. Fitzhugh), A Socialist Utopia in the New South. The Ruskin Colonies in Tennessee and Georgia, 1894 - 1901, 1996.

Sutton (Robert P.), Two Hundred Years in American Communes, 1824 - 2000, 2004, p. 90-97.

Morris (James M.), Kross (Andrea L.), Historical Dictionary of Utopianism, 2004, p. 12.