Columbian Phalanx

Columbian Phalanx, 1845 : le fouriérisme indésirable.
La réforme fouriériste exige un « écart absolu » vis-à-vis des traditions « civilisées ». L’accomplissement de cette rupture culturelle donne lieu à des conflits entre les colons qui n’ont pas le même engagement idéologique.

Bâtiment du site de la Columbian Phalanx, Ohio · photographie Donald. E. Janzen, 1979 · Donald Janzen Collection, David L. Rice Library · © University of Southern Indiana

Cette colonie fouriériste est installée près de Zanesville en Ohio sur les rives de la Muskingum. La Columbian Phalanx fait parler d'elle en août 1845 dans The Harbinger pour démentir la rumeur de sa disparition. La colonie réunirait alors 32 familles (150 personnes), dont 5 venues récemment de Beverly Association (comté de Morgan) et disposerait de 4 000 $ de liquidités. Le domaine couvre près de 1 100 hectares. La phalange cultive 55 hectares de blé, 5 hectares de seigle, 61 hectares de maïs, 40 hectares d'avoine, 6 hectares de pommes de terre, 1,5 hectare de haricots, 2 hectares de vigne, etc.

En octobre 1845, la phalange veut encore faire la preuve de sa vitalité. La colonie a été sollicitée pour construire un moulin à farine à Zanesville et elle a entrepris sur son domaine la construction d'une scierie équipée d’une machine à vapeur ; ses recettes s'élèvent à 300 $ par semaine. Columbian Phalanx prétend vivre dans l'abondance et avoir accompli l'union du capital et du travail. Après avoir reçu le renfort de plusieurs familles de la Beverly Association au cours de l’été 1845, la colonie invite les membres d'Integral Phalanx, qui prospectent alors un nouveau domaine, à la rejoindre. Le témoignage de Mary Gove, qui visite la colonie en mars 1845, montre pourtant que la colonie est scindée entre un groupe d'une quinzaine de fouriéristes et le reste des colons peu concernés par la science sociale. Le leader des fouriéristes, un ancien prêtre méthodiste, est expulsé après avoir tenté d'imposer l'égalité raciale et le travail dominical et après avoir critiqué le mariage civilisé. Les fouriéristes de la colonie font alors sécession.

Témoignages

Sources et références

Noyes (John Humphrey), History of American Socialisms, 1870, p. 404-407.

McKinley (Kenneth William), « A Guide to the Communistic Communities of Ohio », The Ohio State Archeological and Historical Quaterly, 46, janvier 1937.

Fogarty (Robert S.), Dictionnary of American Communalism and Utopian History, 1980, p. 191-192.

Guarneri (Carl J.), The Utopian Alternative. Fourierism in Nineteenth-Century America, 1991, p. 162.

Guarneri (Carl J.), « L'utopie et la "deuxième révolution américaine". Le mouvement fouriériste aux États-Unis, 1840 - 1860 », Cahiers Charles Fourier, n° 3, décembre 1992, p. 36-54.



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