Italie, Canzo, Lombardie, 1857 – Paris, 1932
Né le 26 novembre 1857, Filippo Turati est élève au lycée Ugo Foscolo de Pavie. Avocat et journaliste, il collabore dans sa jeunesse à des revues démocratiques et radicales. Il est surtout un homme politique, influencé par sa compagne russe marxiste Anna Kuliscioff et sa proximité avec les ouvriers milanais. Turati se définit comme un marxiste non dogmatique ; il préfère les réformes à la révolution, prône une évolution graduelle, vers la nationalisation des moyens de production.
En 1886, il soutient le Parti ouvrier italien, et créé en 1889 la Ligue socialiste milanaise, parti marxiste non dogmatique, anti-anarchie. En 1887, il est avec Giovanni Rossi l’un des fondateurs de la colonie agricole de La Cittadella. Après la disparition de cette colonie, il soutient avec Leonida Bissolati une récolte de fonds qui permet à Rossi de fonder la Colonia Cecilia au Brésil. De 1891 à 1926, il dirige la revue Critica sociale, rassemblant toutes les organisations populaires, ouvrières et paysannes. Il créé une formation réformiste, le Parti socialiste italien en 1895. Turati, élu député en 1896, est arrêté en 1898 pour avoir mené « la protestation de l'estomac » à Milan : libéré l'année suivante, il continue à faire obstruction au gouvernement réactionnaire de Luigi Pelloux.
En 1901, Turati appuie le gouvernement libéral modéré de Giuseppe Zanardelli puis celui de Giovanni Giolitti auteur d'importantes mesures sociales (lois sur le travail des femmes et des enfants, ouverture vers les coopératives entre autres). Mais le courant de Turati est définitivement minoritaire face à l’aile gauche du parti en 1912. Turati dirige cependant le groupe parlementaire socialiste. La guerre de Libye de 1911 entraine la rupture entre le gouvernement de Giolitti et le PSI.
Turati est adversaire du fascisme et de la révolution russe. Penseur pacifiste, il est pourtant favorable à l'entrée en guerre en 1917 pour défendre la patrie en danger. Après la Révolution russe, le PSI devient révolutionnaire : exclu du parti en 1922, Turati créé le Parti socialiste unitaire.
Il proteste avec les parlementaires après l'assassinat du député Giacomo Matteotti par les Fascistes, et doit fuir les persécutions qui suivent en 1926. Exilé en France, il mène une intense campagne contre le fascisme, qui menace selon lui l'ordre mondial, comme le communisme soviétique. Dans cette optique, il pense qu’il faut œuvrer avec le libéralisme pour défendre la liberté. Filippo Turati meurt à Paris le 29 mars 1932.
(Source : Wikipedia, [En ligne], URL : http://fr.wikipedia.org/wiki/Filippo_Turati, consulté en décembre 2013.)