États-Unis, Comté d’Ulster, 1797 – Battle Creek, Michigan, 1883
Sojourner Truth, née esclave, est active tout au long de sa vie dans les causes réformatrices. Son histoire personnelle est obscure avant 1828 : on sait que sa langue natale est le néerlandais et qu’elle est servante dans une maison de New Paltz, dans l’État de New York, de 1810 à 1827. Elle met au monde cinq enfants durant cette période et en 1827, elle fuit ses maîtres et vit avec la famille Van Wagener, dont elle prend le nom. En 1829, elle travaille comme domestique à New York, et devient disciple du mystique Elijah Pierson. Elle est prédicatrice de rue et œuvre activement pour améliorer la condition des prostituées à New York : connue sous le nom d’Isabella Van Wagener, elle a des visions et entend des voix. En 1833, elle se rend à Sing Sing, État de New York, dans l’intention de rejoindre la Matthias Colony ; ménage communautaire conduit par Robert Matthews, et poursuit sans doute son travail auprès des femmes en prison. Elle place la totalité de son argent dans un fonds commun et fait don de ses modestes biens au ménage communautaire. La communauté est ébranlée par un scandale en 1835 : Matthews est accusé du meurtre de Pierson et des allégations sur une éventuelle pratique de l’amour libre font surface. Matthews est acquitté pour ces charges, mais, par la suite, il est emprisonné brièvement après que sa fille l’a accusé d’agression. Isabella prend la défense de Matthews face à toutes ces accusations.
En 1843, Isabella change son nom en Sojourner Truth et se voue pendant trente ans à une carrière de mystique, prédicatrice et réformatrice. Elle est membre de la Northampton Association of Education and Industry dès ses débuts en 1842, elle y dirige la buanderie. Après la guerre civile, elle travaille pour la National Freedmen’s Relief Association, organisation d’aide aux esclaves affranchis en Virginie, dont elle soutien les efforts pour établir un état noir à l’ouest du Mississippi.
(Source : Fogarty (Robert S.), Dictionnary of American Communal and Utopian History, 1980, p. 113 et 114.)