Italie, Pise, 1856 – Pise, 1943
Fils d’un avocat de Pise, Giovanni Rossi entre à l’École normale supérieure d’agriculture, où il obtient en 1875 un diplôme de vétérinaire. À la mort de son père, la même année, il se charge des exploitations agricoles familiales. Mais depuis l’âge de dix-sept ans, il est aussi militant dans la section pisane de l’Internationale. Il sera toute sa vie un journaliste prolifique. En prison entre novembre 1878 et novembre 1879, il écrit Un Comune socialista, bozzetto semi-veridico di Cardias (1878), que son éditeur Enrico Bignami décrit comme le meilleur livre de propagande sur le socialisme. L’idée de fonder une colonie collectiviste est l’obsession de Rossi. Il se rapproche du socialiste Andrea Costa, devenu son disciple. Rossi collabore à de nombreux journaux socialistes comme Sempre avanti! à Livourne (1881) et Il Socialista à Pise (1883). À partir de 1882 il exerce pendant cinq ans à la clinique vétérinaire Gavardo, à Brescia. Il continue de promouvoir la fondation d’une société coopérative agricole. En 1884, il réédite son ouvrage et recrute des candidats pour son projet, en fondant son propre journal, Lo Sperimentale, organe d’information et d’analyses sur toutes les communautés expérimentales. Son titre reflète bien la position de Rossi, anarchiste mais lié à tous les courants du socialisme.
En novembre 1887, il créé à Stagno Lombardo, près de Crémone l’Associazione agricola cooperativa Cittadella et, le mois suivant, l'Unione lavoratrice per la colonizzazione in Italia (l’Union de travail pour la colonisation en Italie). Le naufrage des rares expérimentations tentées ne remet pas en cause ses convictions. Il songe à rejoindre Kaweah et la Colonie coopérative de Topolobampo, mais une récolte de fonds soutenue par Turati et Bissolati lui permet de partir en 1890 avec des sympathisants au Brésil, où il fonde la colonie tant espérée, Colonia Cecilia. Elle disparaît en 1894 : Rossi s’improvise alors marchand de vin, sans succès. Il devient directeur de la station agronomique de la ville de Rio dos Cedros, dans l’État de Santa Caterina, où il tente de fonder une coopérative agricole. Malade, il retourne en Italie en 1906. Il dirige plusieurs années la crèche coopérative de Sanremo en Ligurie, puis, de retour à Pise en 1914, se consacre à l'agriculture. Il est vétérinaire à Codogno, mais n’abandonne pas ses convictions. En 1916, il propose une mise en culture collective des bords de routes comme solution aux difficultés économiques de la guerre.
(Source : Archivio biografico del movimento operaio, [En ligne] , URL : http://www.archiviobiograficomovimentooperaio.org, consulté en octobre 2013.)