Londres, 1819 - Coniston, 1900
Fils unique d'un négociant prospère collectionneur d'art et d'une mère fervente protestante évangélique, John Ruskin est encouragé par ses parents à développer son goût pour la littérature et les arts. Enfant, il accompagne ses parents dans leurs voyeges réguliers sur le continent. Jusqu'à l'âge de douze ans, son éducation lui est dispensée à domicile. Il est inscrit en 1836 à Christ Church à Oxford et publie la même année un article pour la défense du peintre décrié William Turner, qu'il soutient à nouveau en 1842 dans son premier volume des Modern Painters. En 1848, Ruskin se marrie avec Effie Gray avec laquelle il part à Venise. Après la mort de Turner en 1851, Ruskin s'attache au groupe de peintres des préraphaelites ; il expose sa vision de l'art médiéval dans l'important ouvrage Les Pierres de Venise publié de 1851 à 1853, une source essentielle du mouvement artistique néogothique européen. Le livre est aussi un fondement de sa pensée sociale réformatrice que traduisent ses lettres aux travailleurs d'Angleterre publiées à partir de 1870 sous le titre Fors Clavigera alors que Ruskin enseigne les Beaux-Arts à Oxford. L'idéal social et artistique de Ruskin, critique de l'âge industriel déshumanisant, conjugue l'imitation de la nature, le savoir-faire artisanal, la vie à la campagne, la coopération des individus dont la société européenne des XIIIe et XIVe siècles donne selon lui l'exemple heureux. Ruskin met en pratique cet idéal Arts and Crafts dans la colonie de Totley à Sheffield en 1876. Aux États-Unis, la pensée du critique d'art constitue une référence pour les fondateurs de Ruskin Cooperative Asscociation dans le Tenessee en 1894.
(Source : « Ruskin », VictorianWeb, [En ligne], URL : http://www.victorianweb.org/authors/ruskin/pm/prologue.html, consulté le 5 mai 2014.)