États-Unis, Brattleboro, Vermont, 1811 – Canada, Niagara Falls, 1886
John Humphrey Noyes naît le 11 septembre 1811 dans une respectable famille de Nouvelle Angleterre dont les ancêtres ont émigré d’Angleterre en 1634. Son père est marchand et membre de la Chambre des représentants en 1816-1817. En 1822, la famille Noyes s’installe à Putney dans le Vermont, et en 1826, John Humphrey Noyes entre à Dartmouth College, dont il est diplômé en 1830. En 1831, il entre à l’Andover Theological Seminary à la suite d’une réunion de « réveil » à Putney. En 1832, il part étudier à Yale, où il subit l’influence du théologien libéral Nathaniel Taylor. À Yale, il participe à la fondation de la New Heaven Anti-Slavery Society et de la New Heaven Free Church. Durant l’année 1833, il devient pasteur, mais il est révoqué en 1834 après qu’il ait professé sa propre sainteté, et épousé les doctrines des perfectionnistes radicaux. Entre 1834 et 1837, il travaille avec des groupes religieux libres.
En 1837, Noyes créé un groupe d’étude biblique informel à Putney, il est de plus en plus assimilé aux doctrines de l’amour libre. En 1841, la Putney Society est créée, sur des bases semi-communautaires ; en 1846, le groupe pratique le mariage complexe. À la fin de 1847, Noyes, accusé d’adultère, quitte Putney pour Central New York, un centre perfectionniste. En 1848, il fonde Oneida Community, dans l’état de New York, selon les principes du communisme biblique. De 1848 à 1880, la colonie prospère grâce à sa manufacture de pièges et de produits agricoles. L’unique modèle de relations sexuelles entre les membres est le « mariage complexe ».
L’enthousiasme et le charme personnel de Noyes en font le prototype du leader charismatique. Pour les membres d’Oneida, il est « Father John ». Certains contemporains comme l’abolitionniste William Lloyd Garrison sont influencés par ses écrits ; d’autres le considèrent comme un adepte licencieux de l’amour libre. Noyes ne réside pas uniquement à Oneida, mais aussi au sein de communautés associatives à Brooklyn, puis à Wallingford, durant les années 1860 et 1870. Lorsque des querelles internes et des forces extérieures menacent Oneida à la fin des années 1870, il fuit au Canada. Il est absent lorsque la colonie est réorganisée en 1880 en société par actions.
(Source : Fogarty (Robert S.), Dictionnary of American Communal and Utopian History, 1980, p. 83-85.)