Finlande, Kustavi, 1863 – Canada, Sointula, Colombie-Britannique, 1932
Né le 12 juillet 1863, August Bernhard Mäkelä est fils d’instituteurs. Il fait de solides études pour devenir enseignant à son tour. À l’âge de 20 ans, il s’implique dans les groupes d’intellectuels de gauche, parmi lesquels le cercle de la féministe Minna Canth. Ce serait elle qui aurait conduit Mäkelä à se rallier au socialisme. En 1887, il prend la même voie que son père en devenant professeur, publie avec Canth un magazine intitulé Vapaita Aatteita (Idées libres) et fonde l’association de travailleurs de Kuopio en 1889. Quatre ans plus tard, il déménage à Viipuri, où il rejoint son ami socialiste Matti Kurikka pour collaborer au journal Viipurin Sanomat (Le Messager de Viipuri).
En 1897, il revient brièvement à l’enseignement, mais trouvant cela trop peu stimulant, quitte Helsinki où il collabore à nouveau avec son ami Kurikka à la rédaction du journal des travailleurs, Työmies. Lorsque Kurikka part pour l’Australie, Mäkelä devient rédacteur en chef. Il est, selon les commentateurs, un artisan majeur du succès de la publication, « beaucoup plus dangereux comme opposant que l’instable et inconscient Kurikka ». Infatigable dans son action, il ne promeut pas ses propres opinions, comme Kurikka, mais voit le journal comme une tribune des vues des travailleurs. En 1889, il est présent à la fondation du parti travailliste de Finlande, dont une partie des membres socialistes suit le crédo marxiste.
Par contraste avec l’impulsif Matti Kurikka, Mäkelä est calme et réfléchi. En 1901, approchant de la quarantaine, Mäkelä est décrit par ses contemporains comme un homme de taille moyenne, maigre, vêtu d’un costume en flanelle grise, aux cheveux blonds et aux grands yeux vifs. La même année, les deux amis fondent au Canada une colonie de travailleurs, rassemblant de nombreux mineurs finnois exploités en Colombie-Britannique. Les premiers colons arrivent à Malcolm Island, l’endroit où ils choisissent de s’installer et qu’ils baptisent Sointula. Mäkelä a davantage le sens des réalités que l’idéaliste Kurikka, mais il a aussi une vision pour Sointula : la colonie doit devenir un refuge pour les socialistes persécutés de Finlande. Elle doit pouvoir accueillir toute la classe laborieuse de Finlande. Mais face à la mauvaise gestion de la colonie, Mäkelä a rapidement des désaccords avec l’impétueux Kurikka, qui démissionne en 1904. Mäkelä prend la présidence de la communauté, jusqu’à sa dissolution en 1905. Il reste vivre à Sointula, où il meurt le 28 février 1932.
(Sources : Wilson (J. Donald), « Matti Kurikka: Finnish-Canadian Intellectual », BC Studies: The British Columbian Quarterly, No. 20, Winter 1973/74, [En ligne], URL : http://ojs.library.ubc.ca/index.php/bcstudies/article/viewFile/790/833, consulté en avril 2014 ; « August Bernhard Mäkelä », Wikipédia, [En ligne], URL : http://fi.wikipedia.org/wiki/A._B._M%C3%A4kel%C3%A4, consulté en avril 2014.)