Bourg-en-Bresse, 1809 – Lyon, 1875
Né à Bourg-en-Bresse le 4 février 1809, Alphonse Morellet s’inscrit au barreau de sa ville natale en 1838. Quelques années plus tard, il exerce sa profession d’avocat à Lyon et fréquente les milieux fouriéristes de la ville. Il s’associe au groupe fondateur en 1846 de l’Union Agricole d’Afrique au Sig en Algérie.
Alphonse Morellet est le parent de l’abbé Morellet, l’Encyclopédiste devenu contre-révolutionnaire, mais n’en tire aucune gloire, n’étant, selon ses dires, « ni Encyclopédiste, ni contre-révolutionnaire ».
Aussitôt après la révolution de 1848, il est nommé membre du Comité central lyonnais qui assiste la municipalité provisoire. Le 7 mars il entre au Comité d’organisation du Travail, véritable « Petit Luxembourg » créé par Étienne Arago, commissaire du Gouvernement provisoire. Il en devient bientôt le président. Il est, avec Cady et Coignet, désigné pour porter à l’Assemblée constituante le projet élaboré par le Comité d’organisation du Travail, sur la proposition de François Coignet, qui préconise la fondation d’une « agence communale » laquelle aurait pour but l’association libre et volontaire entre chefs d’industrie et ouvriers, et la réforme commerciale.
Le 13 mai 1849, Morellet est élu député du Rhône. Il dépose, avec le fouriériste cofondateur du Sig César Bertholon et Martin Nadaud une proposition de loi au sujet de la répartition du crédit alloué par la Constituante aux associations ouvrières. Cette proposition demande que l’État et les administrations publiques soient autorisés à traiter de gré à gré avec les associations d’ouvriers et les associations d’ouvriers et de patrons. La proposition est écartée.
Le 22 septembre 1848, il est parmi les fondateurs de l’Association générale des tailleurs de pierre du Rhône, qui met en place une caisse de secours pour les malades, les veuves, les vieillards, les orphelins, et une assurance chômage.
En 1849 et 1850, les autorités lyonnaises signalent que Morellet, avec Grillet et Fraisse, continue à faire fonctionner le Comité d’organisation du Travail appelé le « Petit Luxembourg », pourtant dissout par le préfet en mars 1849. À cette époque, Morellet est non seulement représentant du peuple, mais aussi conseiller municipal et conseiller général de Lyon.
Morellet proteste contre le coup d’État du 2 décembre 1851 et s’établit comme avocat à Paris. Très détaché de la politique, on le prétend rallié à l’Empire. En 1867, il figure parmi les correspondants parisiens de l’Universelle, coopérative de Valence (Drôme).
(Source : Le Maitron. Dictionnaire biographique. Mouvement ouvrier, mouvement social, notice « MORELLET Alphonse », [En ligne], URL : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?page=article_long&id_article=35262, consulté en mars 2014.)