Royaume-Uni, Hackney, 1800 – Royaume-Uni, 1870
On sait peu de choses sur le début de la vie de Lane, excepté qu’il fut le rédacteur en chef d’une revue de commerce, The London Merchant Current, avant de s’impliquer dans les causes réformatrices durant les années 1840. En 1842, Lane rencontre Amos Bronson Alcott à Concordium, la colonie de James Pierrepont Greaves. Lane édite alors The Healthian, A journal of Human Physiology, Diet and Regimen.
Il lance en Amérique avec le très renommé Alcott une colonie transcendentaliste, Fruitlands, à Harvard, Massachussetts. Lane fournit le capital nécessaire à l’acquisition de la terre.
Lane croit en la « consociate family » (famille consociée), un groupe d’individus partageant les mêmes dispositions d’esprit, et ont besoin de l’autre pour soutenir une vie spirituelle. La spiritualité de Lane est du genre ascétique. Il refuse l’utilisation de tout produit animal, du coton, du tabac, ou des liqueurs et spiritueux, et encourage ses amis à recourir à la cure d’eau. Beaucoup le jugent froid et dépourvu d’humour, mais Alcott est très influencé par chacune de ses paroles et suit ses conseils.
Fruitlands, lancée en juin 1843, survit jusqu’à la fin de cette même année. Les raisons de l’échec sont des problèmes financiers et le refus d’Abigail, la femme d’Alcott, de continuer l’expérience. Après avoir quitté Fruitlands, Lane rejoint brièvement en 1844 les Shakers d’Harvard. Il retourne en Angleterre en 1846 et se marie avec Anna Bond, ancienne membre d’Harmony Hall. On ne sait rien de la fin de la vie de Lane.
Dans Transcendental Wild Oats (1874), récit satirique sur Fruitlands, Louisa May Alcott, la fille d’Amos Bronson Alcott, décrit Lane (ou Timon Lion, comme elle l’appelle), comme : « un Anglais insipide, barbu, qui espérait pouvoir être sauvé en mangeant de la nourriture crue, et en vivant sans vêtements. Il n’avait cependant pas encore adopté le costume primitif, mais se contentait de mâcher d’un air méditatif des haricots secs tirés d’un panier ». Certains, dont Louisa May Alcott, le considèrent comme un puritain et un despote, alors qu’Alcott le considère comme un saint des temps modernes. Lane est respecté dans le mouvement réformateur, par les transcendentalistes, en particulier Emerson, qui parle de lui dans une lettre de 1843 comme étant « si fin, spontané, spirituel ».
(Source : Fogarty (Robert S.), Dictionnary of American Communal and Utopian History, 1980, p. 65-66.)