Allemagne, Ottendorf, 1864 – Brésil, São Paolo, 1926
Ida Hofmann passe sa jeunesse en Transylvanie (alors en Hongrie) dans une famille de la noblesse hongroise. Son père est auteur de chansons nationalistes hongroises. Elle étudie le piano : c’est son échappatoire pour s’émanciper de sa famille. Elle est professeur de musique de la noblesse autrichienne à Cetinje, puis des princesses du Monténégro, à la cour de Mecklembourg-Strelitz. Nommée enfin chez les princes hongrois Bathyany à Vienne, elle devient célèbre dans la haute société viennoise.
Mais la question de la condition féminine et le courant Lebensreform la conduisent à abandonner cette vie mondaine. Elle rompt avec sa famille et prend la fuite avec des amis extrémistes. Dans un établissement de cure végétarienne, elle rencontre Henry Œdenkoven, fils d’un industriel et armateur d’Anvers, qui quitte sa femme pour elle.
Avec Henry Œdenkoven et quatre autres idéalistes – sa sœur Jenny, l’anarchiste Lotte Hattemer, et les frères et Karl et Gusto Gräser (Karl est le mari de sa sœur Jenny) –, elle fonde en Suisse en 1900 la colonie de Monte Verità, basée sur l’amitié, le végétarisme, l’égalité, l’amour libre. En 1905, les parents de Henry leur avancent des fonds. Bientôt, le père d’Ida la déshérite, car elle déshonore la famille. Peu après, les parents d’Henry leur retirent leur soutien financier après avoir perdu leur fortune dans la panique bancaire de 1907.
Après 1913, Monte Verità accueille l’école de danse de Rudolf von Laban. Ida entretient une courte liaison avec Laban. Henry, lui, avec une jeune élève de l’école.
La première guerre mondiale marque profondément la féministe qu’est Ida, elle démontre que la vie humaine est trop précieuse pour la laisser aux mains du patriarcat. En 1918, en Allemagne, la Révolution de 1918-1919 introduit les premières élections libres. Ida veut y participer, elle se rend seule à Munich. Dans leurs forums, les révolutionnaires parlent d’accorder le droit de vote aux femmes. Mais l’extrême droite réagit en faisant assassiner des hommes politiques de gauche. À Munich, les révolutionnaires sont écrasés, il y a des combats sanglants chez les ouvriers. De nombreuses femmes, considérées comme spartakistes sont fusillées : Ida fuit à temps pour éviter le massacre, et revient à Monte Verità.
Elle quitte Monte Verità avec Œdenkoven et sa femme Isabelle et voyage en Espagne et au Brésil. Fixés au Brésil, ils travaillent à l’édification d’une nouvelle expérimentation végétarienne, Monte Sol. Ida Hofmann meurt en 1926 à São Paolo.
(Sources : ticinarte, [En ligne], URL : http://www.ticinarte.ch/index.php/hofmann-ida.html, consulté en mai 2013 ; Monte Verità, le rêve d’une autre vie, documentaire de Carl Javér, Allemagne, 2013, 85 min, diffusé sur Arte le 12 janvier 2014.)