Lituanie, Kaunas, 1869 – Canada, Toronto, 1940
Emma Goldman naît à Kaunas, en Lituanie, dans une famille juive de la classe moyenne. Elle émigre aux États-Unis en 1885, travaille en usine et fréquente des socialistes allemands. En 1889, après un mariage malheureux, elle part à New York. Elle rejoint le mouvement anarchiste en plein essor après le massacre de Haymarket Square à Chicago en 1886. Sa solidarité avec les huit anarchistes accusés sans preuves sera l’événement déterminant de toute son existence. Son compagnon Alexander Berkman et Johann Most, éditeur du journal Freiheit, l’influencent également beaucoup.
En 1892, elle organise avec Berkman l’assassinat de Henry Frick, dirigeant des aciéries Carnegie de Homestead, Pennsylvanie. Frick n’est que blessé mais Berkman est condamné à vingt-deux ans de réclusion.
En 1895, Emma organise des conférences : en Angleterre, où elle rencontre Kropotkine et Louise Michel, à Vienne, où elle fait des études d’infirmière et de sage-femme. À son retour aux États-Unis, elle est infirmière et reprend ses activités militantes. Ses interventions sur l’anarchisme, les luttes sociales, les droits des femmes, captivent des milliers de personnes. Elle devient extrêmement célèbre, éclipsant même son mentor Johann Most.
En 1899, nouvelle tournée en Europe. En 1906, elle fonde le journal Mother Earth, dont elle est rédactrice en chef jusqu'à son interdiction en 1917.
En 1909, après l’assassinat du pédagogue Francisco Ferrer à Barcelone, anarchistes et libres penseurs veulent suivre son modèle. Emma et Berkman sont parmi les fondateurs de la Francisco Ferrer Association (plus tard Modern School Association of North America), qui lance de nombreuses écoles. La plus durable est la colonie de Modern School de Stelton, dans le New Jersey, née en 1914, dans laquelle Emma s’investit largement.
En 1917, Berkman et elle s’opposent à l’entrée en guerre des États-Unis. Ils font deux ans de prison pour propagande contre la conscription et sont expulsés en Russie. Initialement, ils s’enthousiasment pour la révolution bolchévique. Mais Emma défend les anarchistes réprimés contre le Parti communiste. En 1921, elle fuit l'URSS et raconte son expérience, en 1923, dans My Disillusionment in Russia. En 1928, en France, elle rédige son autobiographie, Living my Life.
De 1936 à 1938, elle se rend plusieurs fois en Espagne pour soutenir la révolution.
Elle meurt à Toronto, le 14 mai 1940, à 70 ans. En 1979, ses Mémoires sont traduits et publiés en français sous le titre L'Épopée d'une anarchiste. New York 1886 - Moscou 1920, et réédités régulièrement depuis.
(Sources : Avrich (Paul), Anarchist voices: an Oral History of Anarchism in America, 1995, p. 45-47, 192 ; Wikipédia, [En ligne], URL : http://fr.wikipedia.org/wiki/Emma_Goldman, consulté en décembre 2013.)