Lyon, 1808 – Loire, près de Saint-Étienne, 1885
Fils de négociant en soieries, négociant lui-même, César Bertholon appartient à la haute bourgeoisie lyonnaise. Sa fortune considérable ne l’empêche pas de désirer que la République assure le bonheur de la masse ouvrière. Il est l’ami de Duché, défenseur des mineurs stéphanois. En 1830, il dédie un poème Aux Français morts pour la Liberté.
Organisateur de la Société des droits de l’Homme à Lyon, il participe à l’insurrection d’avril 1834. Il bénéficie d’un non-lieu mais dépose en 1835 en faveur des inculpés.
Proche des fouriéristes lyonnais, il est en 1841, l’un des fondateurs d’une association phalanstérienne, la Société générale pour la fabrique de rubans. Il publie à Lyon sous la monarchie de Juillet un journal radical très influent, Le Censeur, ouvert aux idées socialistes.
Il est en 1846, avec d’autres socialistes lyonnais dont le fouriériste François Barrier, l’un des fondateurs de l’Union agricole d’Afrique du Sig, en Algérie.
Organisateur de banquets réformistes en 1847, César Bertholon est nommé, en mars 1848, sous-commissaire de la République dans l’arrondissement de Vienne, puis élu député de l’Isère à l’Assemblée constituante. Il siège à l’extrême-gauche. Opposant au parti de l’Ordre et à Louis Napoléon Bonaparte, il participe à la journée révolutionnaire du 13 juin 1849.
Réélu dans l’Isère en mai 1849, il est coauteur en août avec Alphonse Morellet d’une proposition de loi demandant que l’État et les administrations puissent traiter avec les associations mixtes d’ouvriers et de patrons. La proposition est repoussée. Détenu en Algérie après le coup d’État de 1851, il peut, pour raison de santé, s’exiler après quelques mois en Angleterre, puis rentrer en France à la faveur de l’amnistie de 1859. En 1868, il adhère à plusieurs associations du mouvement coopératif. Candidat démocrate à Saint-Étienne (Loire) aux élections législatives de 1869, il est battu de justesse par le candidat conservateur. Devenu préfet républicain de la Loire en 1870, Bertholon démissionne au moment de la signature de la paix avec la Prusse. Pour ne pas laisser les ennemis de la République former l’opinion paysanne, il publie La République des Campagnes, qui ambitionne avec Marianne, une société secrète, de ruiner le prestige social et politique des hobereaux dans les villages du Centre-Est. Battu aux législatives à Alger en 1871 et 1872, il est élu député de Saint-Étienne en 1876, il siège à l’extrême gauche jusqu’à sa mort en 1885. Il vote les deux lois d’amnistie des communards.
(Source : Le Maitron. Dictionnaire biographique. Mouvement ouvrier, mouvement social, [En ligne], URL : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?page=article_long&id_article=26421, consulté en octobre 2013.)