Lituanie, Vilnius, 1870 – Nice, 1936
Alexander Berkman naît sous le nom d’Ovsei Osipovich Berkman, le 21 novembre 1870 à Vilnius. Son père est un homme d’affaires juif très influent. Alexander grandit à Saint-Pétersbourg dans un milieu extrêmement aisé et fréquente le meilleur lycée.
Pourtant, la famille compte des rebelles. Son oncle Mark Natanson, proche de Kropotkine, est exilé en Sibérie. Son frère aîné sympathise avec les assassins du Tsar Alexandre II en 1881. Étudiant, Alexander lit les nihilistes et autres ouvrages interdits. On l’expulse de son école pour un essai sur l’athéisme. Après la mort de ses deux parents, Berkman émigre à New York en 1887. Impliqué dans les groupes politiques radicaux, il lutte pour libérer les coupables du massacre de Haymarket Square, le 1er mai 1886, à Chicago, où des ouvriers ont tué plusieurs policiers.
Berkman rencontre Emma Goldman, jeune immigrante russe. Ils seront amants, puis amis proches jusqu’à la mort de Berkman. Il est typographe au journal anarchiste de Johann Most, Freiheit, elle édite son propre journal, The Blast.
En 1892, à 22 ans, Berkman tente d’assassiner Henry Clay Frick, numéro 2 du géant de l’acier Carnegie Steel, qui a violemment réprimé les grèves des aciéries de Homestead, en Pennsylvanie. Il tire sur lui à trois reprises et le poignarde avec une lame empoisonnée. Berkman est lourdement puni de 22 ans de prison. Il en purge 14, en Pennsylvanie, dont une grande partie en isolement.
Libéré en 1906, il retrouve Emma Goldman. Ils fondent le journal Mother Earth. Berkman écrit Prison, Memoirs of an Anarchist (1912). Ils créent à New York le Ferrer Center, important lieu de réunion pour les anarchistes, et en 1914, une colonie anarchiste organisée autour de l’enseignement, Modern School de Stelton dans le New Jersey.
Berkman et Emma luttent contre l’entrée en guerre des États-Unis. En 1917, ils s’opposent à la conscription, Berkman refait deux ans de prison. En 1919, ils sont déportés en Union soviétique. Après l’échec de Kronstadt en 1921, Berkman quitte la Russie pour l’Allemagne : la liberté et l’égalité ne sont pas possibles dans la jeune nation soviétique. Il l’exprime dans The Bolshsevik Myth en 1925. Installé finalement en France, il écrit Now and After: The ABC of Communist Anarchism, publié en 1929. Berkman passe la fin de sa vie dans la pauvreté. Épuisé par une vie de combats et atteint d’un cancer, il se suicide le 28 juin 1936.
(Sources : Anarchist Archives, [En ligne], URL : http://dwardmac.pitzer.edu/Anarchist_Archives/bright/berkman/bio.html, consulté en octobre 2013 ; Spartacus Educational, « Alexandre Berkman », [En ligne], URL : http://www.spartacus.schoolnet.co.uk/USAberkman.htm, consulté en octobre 2013 ; « Alexander Berkman », [En ligne], URL : http://flag.blackened.net/revolt/ws99/ws56_berkman.html, consulté en octobre 2013 ; Libcom, « Berkman-Alexander, 1870-1936 », [En ligne], URL : http://libcom.org/history/berkman-alexander-1870-1936, consulté en octobre 2013.)