Besançon, 1788 - Paris, 1871
Fille d’un négociant bisontin, Louise-Aimée Beuque naît le 30 mai 1788. Amie de la fouriériste Clarisse Vigoureux, elle rencontre pour la première fois Fourier, en 1828. En 1830, elle s’établit à Lyon avec son frère Félix, comme commissionnaire en soierie mais elle participe surtout activement au groupe fouriériste lyonnais. Elle prend à Paris la direction de la librairie phalanstérienne, après la mort de son frère en 1847.
En relation avec Henri Gautier, elle s’intéresse de très près au projet du Sig et à la fondation de l’Union agricole d’Afrique, élaborés en 1845-1846 par les fouriéristes lyonnais. Elle figure parmi les premiers actionnaires en 1847. Plus tard, au milieu des années 1850, elle prête de l’argent pour que l’Union survive.
Quand Victor Considerant et sa femme quittent la France, en 1849, la correspondance entre Aimée Beuque et Julie ne s’interrompt pas. En 1855, influencée sans doute par Allyre Bureau, elle se prend de passion pour le spiritisme et les tables tournantes.
Aimée Beuque continue dans les années 1850 et 1860 à tenir la librairie sociétaire bien qu’elle ne possède pas de brevet pour exercer cette activité. Elle régularise sa situation en juillet 1863 ; la préfecture de police considère que, malgré ses idées phalanstériennes, Aimée Beuque et la librairie ne constituent pas un danger.
Lorsque Considerant revient en Europe en 1858 pour présenter la situation au Texas et remobiliser les troupes, il s’installe dans l’appartement d’Aimée. Selon Considerant, elle est « le cœur et l’âme de ce qui reste du mouvement fouriériste », « aussi jeune et vive que toujours ». Après leur retour à San Antonio, début 1859, Aimée continue à correspondre avec les Considerant, isolés après l’échec américain et européen.
Aimée Beuque a toujours beaucoup d’espoir dans l’Union agricole du Sig ; dans les années 1860, quand le siège de la société est placé à Paris elle assiste régulièrement aux assemblées générales d’actionnaires, jusqu’en 1870. Elle espère même un moment finir ses jours au Sig.
C’est elle qui lance et coordonne une souscription pour que Victor Considerant et Julie puissent rentrer en France de leur exil américain. Pendant l’hiver 1869-1870 et le printemps suivant, les Considerant reçoivent Aimée chez eux. Elle est visiblement très appréciée des disciples car beaucoup de lettres envoyées de province au centre parisien se terminent par quelques mots qui lui sont spécifiquement adressés.
Elle meurt à Paris en septembre 1871.
(Source : BOUCHET (Thomas), « Beuque, Louise-Aimée, dite Aimée », Dictionnaire biographique du fouriérisme, [En ligne], URL : http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article468 (consulté en juin 2014)