Saint-Dié, Vosges, 1813 – Docelles, Vosges, 1902
Né le 29 avril 1813 d’un père contrôleur des impôts, Paul de Boureulle entre en 1832 à l’École polytechnique, puis à l’École d’artillerie de Metz en 1834. Il sera militaire en Algérie et dans plusieurs villes françaises. Ses supérieurs louent ses qualités mais relèvent ses « idées chimériques ».
D’abord saint-simonien, il rejoint ensuite le fouriérisme. En 1844, il se marie avec Marie Jouffroy. En 1848, il est un moment proposé comme candidat à l’assemblée constituante et se déclare « phalanstérien ». Il se présente dans les Vosges aux législatives de mai 1849, sans succès.
Il publie en 1850 un ouvrage, Francœur et Giroflet, qui, à travers un dialogue entre les deux personnages, expose les thèses fouriéristes. Il adhère à la Société lyonnaise de capitalisation, fondée en 1856 par François Barrier, pour financer un phalanstère. En 1866, il prend des actions dans la société propriétaire de la Librairie des sciences sociales, éditrice de La Science sociale, qu’il soutiendra financièrement jusqu’à sa disparition.
Boureulle visite en 1872 le Familistère de Guise. Il possède des parts dans la Société de Beauregard qui, en Isère, esquisse une future Association intégrale, soutient la Maison rurale de Ry, fondée par Adolphe Jouanne dans les années 1860. Enfin il figure, en 1847, parmi les premiers souscripteurs de l’Union agricole du Sig, fait partie de son conseil d’administration en 1864 et 1865, est à nouveau élu en 1874. Il présente l’Union dans le Bulletin du mouvement social et, jusqu’en 1876, incite les lecteurs à aider cette entreprise phalanstérienne en grande difficulté financière.
Il s’installe dans les Vosges, en 1875. Il se consacre à des travaux littéraires et historiques qu’il publie dans les bulletins de sociétés savantes : la Société philomatique vosgienne et la Société d’émulation des Vosges. Il conserve ses convictions phalanstériennes. Son dernier article présente les « écoles à tricoter », fondées en Alsace à la fin du XVIIIe siècle par le pasteur Jean-Frédéric Oberlin, qu’il rapproche du « système d’éducation attrayante de Fourier », seulement possible dans la commune sociétaire, encore théorique. En 1901, quelques mois avant sa mort, il fait circuler au sein de la Société philomatique une brochure sur le Familistère de Guise. Il meurt le 1er mars 1902 à Docelles (Vosges).
(Source : Desmars (Bernard), « Boureulle (ou Peureux de Boureulle), Paul (-Charles) », Dictionnaire biographique du fouriérisme, [En ligne], URL : http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article484, consulté en mars 2014.)