États-Unis, Près de Beaufort, Caroline du Nord, 1790 – Viola, Iowa, 1878
John Shoebridge Williams, fils de Robert Williams (1723-1790), venu d’Angleterre en 1765 sur son propre bateau, et d’Anne Shoebridge, sa seconde épouse, naît le 31 juillet 1790. Il est le cadet de sept frère et sœurs, dont seuls trois atteignent l’âge adulte. Son père meurt l’année de sa naissance.
John Williams fait des études d’ingénieur et de géomètre. Influencé par Swendenborg, il adhère très tôt au spiritisme, dont il est l’un des premiers prédicateurs itinérants. À 30 ans, pour se distinguer, il prend comme deuxième prénom le nom de jeune fille de sa mère, Shoebridge.
En 1842–1843 il publie la revue American Pioneer. Il décrit son enfance : à partir de 1800, il vit coupé du monde, avec sa mère, veuve, dans le Northwest Territory, Ohio. Il raconte leur vie de pionniers, la construction d’une cabane dans les bois, leur existence monotone, les hurlements des bêtes sauvages. Vers 1802, son demi-frère Richard, 32 ans, capitaine de navire, qui vient de perdre sa femme et son fils, rejoint leur colonie où il tient l’école et se consacre aux questions d’éducation.
Dans les années 1840, Williams s’intéresse aux essais communautaires phalanstériens qui se multiplient alors dans l’Ohio. Il adhère au fouriérisme et fonde en octobre 1844, Integral Phalanx, à Middletown, comté de Butler, qui veut être une véritable expérience coopérative intégrale. Arrogants, Williams et ses compagnons refusent de collaborer avec les communautés fouriéristes voisines, perçues comme concurrentes. Au bout de quelques mois, ils migrent dans l’Illinois et fusionnent avec Sangamon Association, fondée par Theophilus Sweet, rebaptisée Integral Phalanx. Williams est apprécié comme expert en organisation, mais la grande prudence des fouriéristes de l’Ohio engendre des dissensions. La communauté disparaît en 1847.
En 1855, Williams publie à Cincinnati The Patriarchal Order or The True Brotherhood, ouvrage dans lequel il expose son idéal de vie communautaire, à l’organisation rigoureusement patriarcale.
Parmi ses réalisations d’ingénieur, Williams dresse, en 1856, les plans d’Oak Dale Cemetery à Urbana, Ohio, selon des principes spirites que beaucoup d’Américains partagent : il s’agit de faciliter la communication des visiteurs des défunts avec l’au-delà.
Williams est membre d’une société secrète médiumnique de Cincinnati appelée Order of Patriarchs. Une seule œuvre en parle, un pamphlet anonyme, The Patriarchal Order, probablement dû à Williams. Il y expose ses rancœurs après en avoir été finalement exclu. Il meurt le 27 avril 1878, à Viola, dans l’Iowa.
(Sources : Braude (Ann), Radical Spirits: Spiritualism and Women's Rights in Nineteenth-century America, 2009, p. 53 ; « Robert Williams Sailed to Beaufort NC in 1765, Great-Uncle John Shoebridge Williams », [En ligne], URL : http://robertwilliams1765.blogspot.fr/2012/07/great-uncle-john-shoebridge-williams.html, consulté en décembre 2013.)