Finlande, Tuutari, Ingrie, 1863 – États-Unis, Westerly, Rhode Island, 1915
Matti Kurikka est le fils d’un riche propriétaire terrien finlandais. En 1872, ses parents et lui quittent l’Ingrie (Ingermanland), sa province natale, pour Helsinki. En 1881, il entre à l’université, mais part pour Kuopio sans diplôme. Là, il s’associe avec Mina Canth, dramaturge socialiste qui défend les droits des femmes. Il se lie d’amitié avec le socialiste Auguste Bernhard Mäkelä. En 1884, il écrit une pièce de théâtre notable, Viimeinen ponnistus (Le Dernier effort) sur le thème de la lutte des classes.
Tout au long de sa vie, le combat de Kurikka pour la réforme sociale sera influencé par le socialisme utopique, par Tolstoï, et la théosophie. Malgré son rejet du marxisme, il devient un leader reconnu des cercles socialistes et radicaux en Finlande. Sa carrière culmine en 1897 lorsqu’il devient à Helsinki rédacteur en chef de l’organe de presse du mouvement des travailleurs, Työmies (Le Travailleur). Face à l’opposition des marxistes, il doit cependant démissionner de ce poste en avril 1899.
Ce conflit avec les marxistes et l’intensification de la russification de la Finlande par le Tsar Nicolas II, conduit Kurikka à émigrer en Australie avec un groupe de Finlandais, pour y établir une colonie de travailleurs. Il échoue et se retrouve désœuvré. C’est à ce moment que des mineurs de charbon finlandais du Canada, demandent à Kurikka de les rejoindre pour fonder une colonie. Vers la fin août 1900, il arrive à Nanaimo, où il préside une société de colonisation, Kalevan Kansa (le peuple de Kaleva). Une colonie est implantée sur Malcolm Island, au nord de Vancouver, renommée Sointula (Harmonie). Mäkelä le rejoint en 1901. Kurikka diffuse ses idées lors de voyages à travers les États-Unis et le Canada, et aussi dans le journal Aika (Le Temps). Il s’oppose par exemple au mariage, forme d’esclavage des femmes. Sointula disparaît en 1904 suite à des conflits sur l’amour libre et le mariage, et des difficultés économiques. Cette même année Kurikka tente de fonder une colonie, Sammon Takojat, à l’est de Vancouver. L’expérience échoue quelques mois plus tard, Kurikka regagne la Finlande en septembre 1905. Il ne parvient pas à retrouver une place dans son pays d’origine, et part pour les États-Unis en 1908. Il devient chroniqueur puis rédacteur en chef adjoint du New Yorkin Uutiset (New York News). En 1913, il achète une ferme à Westerly (Rhode Island). Il meurt d’une crise cardiaque en 1915.
(Source : Dictionary of Canadian Biography Online, [En ligne], URL : http://www.biographi.ca/009004-119.01-e.php?&id_nbr=7495, consulté en mars 2013.)