France, 1819 – Ry, Seine-Maritime, 1895
Né en 1819, fils d’un pharmacien de Ry, Seine inférieure, Adolphe Jouanne devient lui-même pharmacien et prend la succession de son père en 1848. Il obtient ensuite le titre de docteur en médecine dans une université étrangère. Il se signale par des travaux relatifs aux engrais chimiques, aux procédés de culture, au traitement des verres de couleur, et aux méthodes d’éducation. Fouriériste, le docteur Jouanne appartient en 1844 à la rédaction de la revue Le Nouveau Monde, Journal de l’essai sociétaire sur les enfants.
Il devient conseiller municipal de Ry, en 1851, puis adjoint. Il y fonde en 1854-1855 une société de secours mutuels, l’Unité fraternelle, une caisse de prévoyance mutuelle des sapeurs-pompiers en 1860, une société d’approvisionnements économiques en 1861.
Enfin, inspiré par les pédagogues fouriéristes et les théories du pédagogue allemand Fröbel sur « l’essor libre des facultés », le docteur Jouanne crée en 1869 la « Maison rurale d’enfants pour l’expérimentation sociétaire », ou Maison rurale de Ry. Les statuts de cet établissement d’éducation sont rédigés en 1862. Son organisation est comparée dans ses premiers temps au Familistère de Guise. Il compte une quarantaine d’internes après la guerre de 1870. La Maison rurale fonctionne jusque 1885. L’architecte fouriériste Florimond Boulanger lègue en 1875 ses biens à la Maison rurale. Adolphe Jouanne meurt à Ry le 15 septembre 1895.
Gustave Flaubert, qui fréquentait l’officine de Ry du temps de Jouanne Père, rencontre son fils alors qu’il travaille à Madame Bovary. Moeurs de province entre 1851 et 1856. Adolphe Jouanne sert de prototype à un personnage du roman, Monsieur Homais, pharmacien réformateur très pratique et déiste.
(Source : Le Maitron. Dictionnaire biographique. Mouvement ouvrier, mouvement social, [En ligne], URL : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?page=article_long&id_article=135950, consulté en mars 2014 ; Verard (René), « Du nouveau sur Monsieur Homais, Épilogue de « l’affaire Bovary » : la victoire de Ry », Revue d’histoire de la pharmacie, vol. 47, n° 162, 1959, p. 156-157.)