Saint-Étienne, 1858 – Royan, 1942
Sébastien Faure naît le 6 janvier 1858 dans un milieu aisé. Éduqué par les Jésuites et destiné aux Ordres, il promet à son père mourant de renoncer à la prêtrise. Commerçant, puis assureur, il épouse une protestante, Blanche. Il abandonne le catholicisme pour le socialisme. Sa femme n’apprécie guère le militantisme, ils divorcent.
En 1885, il est candidat guesdiste du Parti ouvrier aux législatives à Bordeaux. Il adopte les conceptions libertaires de Kropotkine et Reclus. En 1888, à Paris, il rejoint les Insurgés du XVIIIe, rassemblant toutes les écoles socialistes. Propagandiste anarchiste permanent, il vit de ses conférences et acquiert une audience nationale. Il juge cependant le syndicalisme essentiel.
En 1892, il publie à Marseille le journal L’Agitateur. En 1894, il est l’un des accusés du Procès des Trente. Faute de preuves, tous sont acquittés, sauf trois. En novembre 1895, il fonde avec Constant Martin et Louise Michel l’hebdomadaire Le Libertaire.
Dès la fin 1897, Faure défend activement Dreyfus et lance en février 1899 Le Journal du Peuple, comptant 299 numéros jusqu’à la victoire des dreyfusards.
En 1901, il fonde à Lyon Le Quotidien, Organe de revendication ouvrière.
Convaincu que « tant vaut le milieu, tant vaut l’individu », Faure imagine une école « organisée pour l’enfant », contrairement aux écoles chrétienne « organisée par l’Église et pour elle » et laïque « organisée par l’État et pour lui ». Il lance en janvier 1904 La Ruche, projet éducatif communiste pour enfants orphelins ou en situation difficile. Membre de la Franc-Maçonnerie, dont il démissionne en 1914, Faure aurait envisagé un projet de phalanstère (La Revue maçonnique, mars 1906).
En janvier 1915, il lance l’appel Vers la paix mais y renonce car les soldats qui ont lu le tract dans les tranchées, sont menacés de poursuites. En 1916, il fonde Ce Qu’il Faut Dire (CQFD), régulièrement censuré, tiré à presque 20 000 exemplaires jusqu’en 1917.
En 1934, Faure publie une Encyclopédie anarchiste de 3 000 pages : tous les courants anarchistes y collaborent. En 1928 il critique la tendance unique de l’Union anarchiste, préconise la synthèse et milite à l’Association des Fédéralistes anarchistes. Lors de la révolution espagnole, il se rend en Espagne, collabore à L’Espagne Antifasciste (1936-1937).
Réfugié à Royan en avril 1940, Faure vit deux années malheureuses, loin de ses amis. En 1942, il veut regagner Paris, mais sa santé l’en empêche. Il meurt à Royan le 14 juillet.
(Source : Dictionnaire des militants anarchistes, [En ligne], URL : http://militants-anarchistes.info/spip.php?article1624, consulté en novembre 2013.)