Besançon, 1801 – Lyon, 1847
Né le 13 pluviôse an IX (2 février 1801), fils d’un négociant de Besançon, Félix Beuque est le frère cadet d’Aimée Beuque, amie de Clarisse Vigoureux, l’une des premières disciples de Fourier. Comme sa sœur, il fait partie du petit groupe phalanstérien de Besançon réuni autour de Just Muiron à la fin des années 1820.
Vers 1830-1835, Aimée et Félix s’installent à Lyon comme « fabricants de broderie et articles de goût, rue Vieille-Monnaie ». Ils ont le même domicile, même après le mariage de Félix avec Clotilde Burdallet, union qui donne naissance à Charles en 1836. À la fin des années 1830, ils vivent place des Pénitents-de-la-Croix, puis rue du Commerce lors du recensement de 1846. Leur production est remarquée par le rédacteur du journal lyonnais Le Censeur, lors de l’Exposition des produits de l’industrie nationale, qui a lieu à Paris en 1844.
Félix Beuque et sa sœur participent à la propagande fouriériste à Lyon. Dès 1838 et durant les années 1840, ils font paraître des encarts publicitaires dans Le Censeur, indiquant que « le dépôt des œuvres de Charles Fourier et de tous les écrits de l’école sociétaire se trouve chez MM. F. Beuque et sœur ». Félix et sa sœur sont par ailleurs actionnaires de la Société pour la propagation et la réalisation de la théorie de Fourier créée en 1840. Félix Beuque est l’un des organisateurs à Lyon d’une conférence de Victor Considerant sur le fouriérisme.
En 1845-1846, des fouriéristes lyonnais lancent une nouvelle tentative de réalisation, avec un projet de colonisation sociétaire en Algérie. L’idée naît de rencontres entre le capitaine Henri Gautier et Aimée Beuque en août 1845. Félix est l’un des premiers à être associé au projet ; il figure, aux côtés de Fleury Imbert et de François Barrier, dans le comité d’organisation qui fonde la société de l’Union agricole d’Afrique en décembre 1845, puis dans le conseil d’administration de cette société qui en 1846 entreprend des démarches pour obtenir une concession à Saint-Denis-du-Sig. Il prend des actions pour lui, mais aussi pour son jeune fils Charles.
Paradoxalement, alors que l’Union du Sig est constituée en marge du Centre parisien et sans l’approbation de Victor Considerant, les Beuque se présentent dans leur activité de libraires comme des agents disciplinés de l’École sociétaire. Félix Beuque meurt le 11 juillet 1847 à Lyon.
(Source : Desmars (Bernard), « (Louis Adrien) Félix Beuque », Dictionnaire biographique du fouriérisme, [En ligne], URL : http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article1309, consulté en avril 2014.)