Ukraine, 1890 - Israël, 1968
Yosef Baratz naît en Ukraine en 1890. C’est un travailleur expérimenté, qui connaît le secteur de la construction autant que l’agriculture. Arrivé en Palestine, il vit dans différents lieux, dont Jérusalem. Sa compagne, Miriam Ostrovsky, est décrite comme enjouée et capable de faire tous les travaux d’ordinaire réservés aux hommes.
Yosef Baratz est en 1910 l’un des fondateurs du premier kibboutz de Palestine. Lorsque les membres de la kvutza (kibboutz de petite taille) emménagent dans leurs habitations définitives, ils nomment leur colonie Degania, à la fois d’après dagan, mot hébreu désignant les céréales qu’ils cultivent, et aussi d’après le mot degania, les bleuets qui poussent dans les environs. Le leader intellectuel reconnu de la colonie est son plus jeune membre, Yosef Bussel, 19 ans. Ils n’ont pas d’idéologie au départ, excepté le désir de créer une nouvelle société juive et la détermination de travailler la terre de manière indépendante, sans chefs ni patrons.
Peu après leur installation, Miriam et Yosef Baratz se marient. La naissance de leur enfant, Gideon, le premier de la colonie pose à la kvoutsa, famille élargie, la question de la propriété commune de l'enfant. Ils auront aussi une fille, Yoya, qui passera toute sa vie à Degania, et se souvient que son père « n’a jamais acheté quoique ce soit pour ses propres enfants. Lorsqu’il achetait des choses, c’était pour la kvoutza toute entière. » Car Yosef Baratz croit en l’égalité et la simplicité.
Par la suite, Yosef Baratz participe à la fondation du kibboutz Kfar Ruppin en 1938. Avec un autre membre fondateur du kvutzot, Ben-Zion Yisraeli, Yosef Baratz se consacre durant la seconde guerre mondiale à une campagne de recrutement pour l’armée britannique. Yisraeli s’engage volontairement pour le service militaire en 1941 à l’âge de 60 ans.
Yosef Baratz est membre du parti de gauche Mapaï (parti des travailleurs d’Israël), principale fomation politique israélienne. Le parti comprend des figures comme Shlomo Lavi, membre fondateur de Degania et aussi du kibbout Ein Harod.
Des années plus tard, Baratz livre ses mémoires à un journaliste, ils seront publiés en 1956. Il y présente une vision idéalisée des premières années de Degania : « nous voulions travailler pour nous-mêmes et le faire non pas pour les salaires mais pour la satisfaction de s’aider l’un l’autre et de travailler la terre ». Baratz meurt en 1968.
(Sources : Gavron (Gavron), The Kibbutz: Awakening from Utopia, 2000, p. 15-42 ; Near (Henry), The Kibbutz Movement. A History, 1997, vol. I, p. 7-57.)